Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/349

Cette page n’a pas encore été corrigée
147

convenir que la bonne volonté dont j’avais fait preuve en cette circonstance, se trouvait bien mal récompensée.

Cependant mon malheureux procès n’était toujours pas terminé. Je me rends chez M. Maret pour voir où en étaient les choses et pour le prier d’en finir.

« Je vous promets, me dit-il, que je vais frapper le dernier coup. Il va être plaidé à fond sous peu de jours ; prenez patience. Nos adversaires demandent encore du temps ; ils ne sont pas prêts. »

La peste ! quand on a le malheur de plaider : il faut que l’on se fasse du mauvais sang et beaucoup en dépensant encore beaucoup d’argent. On dirait que les hommes de loi s’entendent entre eux pour prolonger à plaisir les tortures et les dépenses de leurs pauvres clients. En attendant la fin de ce maudit procès et pour me distraire, j’allais me promener au café Milon. Là, on apprenait les nouvelles ; je trouvais des groupes de vieux habitués qui parlaient politique et qui m’abordaient pour me faire jaser. J’avais beau leur dire que je ne savais rien du tout. — Vous ne voulez pas parler, disaient-ils, vous avez peur de vous compromettre.

Il paraît, me dit un jour en m’abordant un gros papa, il paraît qu’il est passé récemment à Auxerre un capucin déguisé et un autre grand personnage que le préfet voulait faire arrêter.

— J’ignorais la chose.