Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/336

Cette page n’a pas encore été corrigée
134

faire l’amitié de venir dîner avec moi dès ce soir, nous causerons.

— J’accepte avec le plus grand plaisir.

J’arrivai de bonne heure au rendez-vous, et Moirot m’apprit qu’il n’était plus chez M. Potier ; il était établi à son compte. Il avait gagné dans cette maison soixante mille franes, et grace à sa bonne conduite, il avait obtenu d’épouser une cousine de M. Potier.

En nous quittant, il me serrait les mains avec émotion : — Ah ! que demain je vais faire des heureux, me dit-il, en leur apprenant que je vous ai vu !

À peine de retour à Coulommiers, il vole au moulin des Prés.

— Qu’y a-t-il donc d’extraordinaire, Moirot, que vous courez si vite ? lui dit en l’apercevant de loin M. Potier.

— Ah ! monsieur, j’ai retrouvé M. Coignet, l’enfant perdu.

— Comment ? que dites-vous ?

— Oui, M. Coignet ; il n’est pas mort, mais très-vivant, décoré et capitaine.

— Vous vous trompez : il ne savait ni lire ni écrire, il lui a été impossible d’occuper aucun grade. C’est sans doute quelqu’autre Coignet que vous aurez pris pour le nôtre.

— C’est bien lui-même : j’ai reconnu tout de suite son gros nez, sa stature et sa voix. C’est un beau mi-