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avec l’empereur, tenter un dernier effort et marcher sur Paris avec la vieille garde ; mais il était trop tard : l’ennemi commençait à nous envahir ; on voyait les bataillons russes cerner la forêt, et, d’ailleurs, Paris s’était rendu la veille sans résistance. Il fallait done rétrograder et revenir à Fontainebleau. Sous la pression des événements et sur les instances des principaux chefs de l’armée, de ces hommes qu’il avait formés lui-même, qu’il avait élevés aux plus hautes dignités, enrichis et nourris sous sa tente, l’empereur fut contraint de signer cette fameuse abdication que tout le monde connaît.

Je désirais vivement le suivre : le comte Monthyon alla le trouver et lui parla de moi. « Je ne puis le prendre, dit l’empereur, il ne fait pas partie de ma garde. Si ma signature pouvait lui servir, je le nommerais chef de bataillon, et même écuyer ; mais il est trop tard. » Le général me rendit compte des bonnes intentions de mon empereur.

Il lui fut accordé six cents hommes pour former sa garde. Il fit prendre les armes et demanda des hommes de bonne volonté. Tous sortirent aussitôt des rangs, et il fut forcé de les faire rentrer.

« Je vais les choisir, dit-il, que personne ne bouge. » Et, passant devant chaque compagnie, il désignait lui-même les hommes qui devaient le suivre. Ce choix fut assez long à faire.

Lorsqu’il eut parcouru tous les rangs : « Voyez si