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même sur le point d’étre pris. Il ne dut son salut qu’à l’épaisseur des ténèbres, à son sang-froid et à la vigueur de son cheval. Au nombre des prisonniers qui furent faits à Brienne se trouvait un neveu de M. e Hardemberg, chancelier de Prusse. Il raconta que le groupe que nous venions de rencontrer et de disperser sur la gauche se composait de l’état-major général prussien, et que Blücher lui-même en faisait partie. Nos cavaliers s’élancèrent de nouveau à sa poursuite. Entouré à plusieurs reprises par nos tirailleurs, le feld-maréchal se défendit vaillamment, et grâce à son énergie et à son intrépidité, il parvint à leur échapper.

Notre victoire était complète ; nous étions maîtres des hauteurs du château, et la ville de Brienne était en notre pouvoir. Mais l’empereur ne youlut pas s’en tenir là. Il se portait partout au milieu des ténèbres, et c’est à peine si nous pouvions le distinguer. Il fit faire un à gauche à son aile droite et, sans vouloir s’arrêter au château, il se mit à la poursuite des Prussiens en déroute. Il voulait gagner le village de Mézières, où il venait, la veille, d’établir son quartier général. Il faisait alors une nuit très-profonde. Dans ce moment, une bande de cosaques pillards rôdait entre le village et la ville, cherchant quelque occasion de butin. Le bruit causé par les pas des chevaux de l’empereur et de son escorte, les fit accourir. Ils se ruérent d’abord sur un des généraux de la suite de l’empereur, qui cria : Aux cosaques ! et se défendit. L’un des assailants, aperce-