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pillage et pas un habitant ne put rester dans cette malheureuse ville, qui fut à plusieurs reprises le théâtre de sanglants combats.

Je reviendrai plus tard sur Saint-Dizier, qui était le point central des marches et contre-marches des coalisés. C’est là qu’ils dirigeaient principalement leurs forces. Saint-Dizier était devenu leur quartier général. Cependant ils furent battus là comme ailleurs. Ils perdirent beaucoup de monde, et furent obligés de se retirer pour prendre position sur les hauteurs de Brienne, où l’empereur les poussait. Là, ils tournaient le dos à leur patrie, mais ils occupaient, en revanche, une position formidable. Ils pouvaient nous foudroyer, et les premiers efforts de nos troupes pour les aborder furent repoussés avec perte. Nos soldats ne pouvaient résister aux effets meurtriers de l’artillerie, qui arrêtait leur marche et les forçait de revenir à leur point de départ.

À force de manœuvrer ainsi, de piétiner toute une journée, les terres se détrempèrent, car le dégel commençait, et les troupes, pas plus que l’artillerie, ne pouvaient avancer. Le jour baissait déjà et nous n’avions encore obtenu aucun avantage, pas un seul pouce de terrain. Nos troupes fatiguaient d’ailleurs sur un sol effondré par les manœuvres. L’empereur, à cheval, près d’un enclos, avec tout son état-major, se préparait à tenter un dernier coup, lorsque le prince Berthier voit des cosaques sur notre droite, qui emmenaient une de