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jurée contre nous, avec tous les souverains à la tête de leurs armées. Il y avait, proportionnellement, autant de soldats ennemis contre un Français que de souverains contre Napoléon, et cependant partout où ils se sont trouvés en présence de l’empereur, ils ont été constamment battus. Si l’énergie n’avait pas abandonné la plupart de ses généraux, les coalisés quoique plus forts en nombre auraient tous succombé sous lui et trouvé leur tombeau sur la terre de France ; mais les fatigues de la guerre les avait lassés ; la fortune et les honneurs les avaient peut-être aussi amollis, ils ne s’occupaient plus de rien et laissaient le soin de toutes les affaires retomber sur un seul homme. Il est vrai que l’empereur était à tout et partout la fois ; d’une activité infatigable, il voyait tout de ses yeux et supportait à lui seul le fardeau de l’État et celui de la guerre,

Cependant les colonnes ennemies remontaient le Rhin pour s’abattre sur la Champagne et la Lorraine, et pour venir s’établir à Saint-Dizier.

Le 27 janvier 1814, eut lieu dans cette dernière ville un combat mémorable ; ce n’était même pas seulement un combat, mais une bataille sérieuse et des plus acharnées.

La ville fut littéralement criblée par la fusillade et la mitraille. On pouvait aisément compter dans le bois des portes et des contrevents les milliers de trous qu’y avaient percés les balles. Les arbres de la place étaient également hachés ; toutes les maisons furent livrées au