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Bavière faisait défection. Il abandonna alors la résolution de marcher sur Berlin et dirigea toutes ses forces sur Leipsick. Le prince de Schwartzenberg, avec la grande armée alliée, s’était, de son côté, porté sur cette place. La ville était déjà occupée par les troupes des maréchaux Marmont et Augereau quand Napoléon y arriva le 15 octobre. L’armée française, réunie autour de Leipsick, formait un effectif de cent cinquante-six mille hommes. Les forces des armées alliées montaient ensemble à trois cent cinquante mille combattants. Malgré cette grande disproportion, aucun de nous n’avait peur et nous étions prêts à livrer bataille.

Le 16 octobre, à neuf heures du matin, l’armée ennemie commença l’attaque et aussitot la canonnade s’engageait sur toute la ligne. La journée fut chaude et la victoire indécise. C’est là que le brave Poniatowski fut nommé maréchal de l’empire. Le 17 octobre, les deux armées restérent en présence mais il n’y eut aucun engagement.

Le 17, à midi, l’empereur me fait appeler par un aide-de-camp ; je reçois l’ordre de partir avec la maison impériale, composée de dix-sept attelages, de tous ses piqueurs, le trésor et les cartes de l’armée ; je traverse la ville et j’arrive sur le champ de bataille, à gauche, près d’un grand enclos à couvert de l’ennemi. Là, le convoi s’arrête ; j’avais ordre de ne pas bouger et d’attendre de nouvelles instructions. Me voilà établi,