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Aussitôt l’action s’engagea. L’empereur se porta lui-même vers une batterie de la garde dont il dirigeait le feu. Dès les premières décharges, un mouvement extraordinaire se fit remarquer sur la hauteur opposée. Le général Moreau, récemment arrivé d’Amérique en Europe, tombait au milieu de l’état-major autrichien, atteint par un boulet français. À trois heures de l’après-midi, l’armée française était victorieuse sur tous les points et l’ennemi précipitait sa retraite par des chemins de traverse et des défilés presque impraticables. Ses pertes, dans cette mémorable journée, s’élevaient à plus de quarante mille hommes, dont dix-huit mille prisonniers, vingt-six pièces de canon, cent trente caissons et dix-huit drapeaux.

L’empereur poursuivit l’armée ennemie jusqu’à Pyrna ; mais au moment d’entrer dans cette place, il fut pris de vomissements causés par les fatigues qu’il avait éprouvées depuis cinq jours et qui l’obligèrent à revenir à Dresde, où le repos rétablit sa santé en peu de jours. Le général Vandamme, sur lequel l’empereur comptait pour arrêter les débris de l’armée ennemie, s’étant aventuré dans la vallée de Teplitz, se fit écraser le 30 août avec le premier corps d’infanterie qu’il commandait à Kulm. Cette défaite et celle de Macdonald sur le Katzbach, et d’Oudinot dans la plaine de Gross-Beeron, firent perdre les fruits de la brillante victoire de Dresde.

L’empereur était à Duben lorsqu’il apprit que la