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— Eh bien ! grognard, as-tu fait une bonne journée ?

— Oui, général ; j’ai envoyé aujourd’hui deux cents chevaux sellés à l’artillerie et autant de bœufs au grand parc.

— Très-bien ! dit le général ; alors, capitaine, allons dîner, ça nous donnera des forces pour monter demain a cheval.

— Pardon ! mon général, mais vous m’appelez capitaine…

— Pardieu ! tu l’es bien, mon brave, le ministre vient de te nommer, il y a une heure, sur mon rapport. Allons, embrasse ton général, ce sera ton brevet provisoire en attendant l’autre. Je me réjouis d’autant plus de ta nomination, que tu vas continuer tes fonctions auprès de l’empereur ; procure-toi vite des épaulettes de capitaine.

— Oh ! général, pour cela, ça ne m’inquiète pas. J’ai permis l’autre jour à un passementier de Paris de s’installer dans la grand’rue, et, si vous le permettez, j’irai le trouver.

— Pars tout de suite.

J’y courais, mais la joie d’être capitaine m’avait fait oublier une communication que j’avais à faire à mon général. Je revins donc après quelques pas. — Deux paysans, lui dis-je, sont venus dans la journée se jeter à mes genoux et me demander des voitures ; je leur ai demandé leur pays ; ils m’ont répondu qu’ils étaient