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qu’ils ont volés, et vous les remettrez l’artillerie ; vous ne leur laisserez que leurs chevaux de bat. Qu’ils viennent se plaindre à moi s’ils l’osent, ils verront comme je les recevrai. Allez, mon vieux grognard, le prince compte sur vous.

Après cette allocution, je fis faire des plaques de fer-blanc destinées aux personnes qui avaient droit de conserver des voitures, avec leur nom et leurs titres gravés sur la plaque ; je les distribuai le plus promptement possible, et tout ce qui ne portait pas cette marque de sauvegarde fut impitoyablement brûlé.

Tous les jours, le général me faisait part des nouvelles qu’il recevait de Paris, de l’armée que l’empereur mettait sur pied, des efforts qu’il tentait pour venir à notre secours.

Après avoir créé une nouvelle armée en moins de trois mois et s’être fait précéder en Allemagne de six cents pièces de canon, de deux mille caissons attelés et de toutes les ressources en hommes que lui fournirent les levées anticipées de conscrits, les vieux régiments tirés de l’Espagne, les gardes d’honneur, la gendarmerie, et même les corps de la marine, Napoléon quitta Paris le 15 avril 1813, et arriva le 17 à Mayence. Indépendamment de la garde, il organisa la grande armée en douze corps principaux qui se concentrèrent dans les derniers jours d’avril entre Leipsick et la Saale. Dès le 18, la garde impériale occupait Eisenach, d’où elle se porta le 26 à Weimar. Le but de l’empereur