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était l’impression que faisait sur moi cet homme que j’aimais de toute mon âme, et que la France doit toujours vénérer.

Nous séjournâmes à Kœnigsberg peu de jours, le temps de rassembler tous les débris de cette grande armée, réduite à si peu de monde ; de là, nous nous mîmes en marche sur Berlin, que nous évacuâmes promptement, en nous retirant sur Magdebourg.

Vers ce temps, je recus un ordre ainsi conçu :

« Monsieur Coignet, je vous envoie ci-joint un exemplaire du Moniteur, qui contient les dispositions prescrites par l’empereur, relativement aux équipages de l’armée. Le prince, vice-roi, se propose de faire un ordre du jour à ce sujet, mais en attendant vous veillerez a ce que les personnes qui ne doivent plus avoir de voitures soient prévenues que celles-ci seront brûlées le 15 du présent mois. Signé : Le général de division, chef d’état-major du major général, comte Monthyon. »

Après avoir lu cet ordre, je me rendis chez mon général :

— Voilà un ordre bien sévère, lui dis-je, je vais débarrasser l’armée de bien des entraves, c’est vrai ; mais si je ne fais de grâce à personne, comme c’est mon devoir, je vais me faire bon nombre d’ennemis.

— Je vous donnerai des gendarmes, et je vous seconderai, me dit-il. Pas de grâce surtout ; que toute voiture non autorisée soit brûlée. Il faut en finir avec tous ces pillards ; vous leur prendrez tous les chevaux