Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/258

Cette page n’a pas encore été corrigée
56

pied à terre, Je reconnus des cosaques. Ils me barraient le chemin et je n’avais plus d’autre espoir que de parvenir à les tourner en m’enfonçant dans les bois.

Au même moment, un paysan sort du fourré et me dit : Cosaques, cosaques ! Je les avais certes bien vu. Sans hésiter, je saute à terre. J’aborde ce paysan et lui montre de l’or dans une main et un pistolet dans l’autre. Je lui fais ensuite comprendre par un geste que je voulais qu’il me servit de guide pour échapper aux cavaliers. Il comprit et me répondit : bac tac, ce qui, dans la langue de ce maudit pays, signifie : c’est bon.

Conduit par lui, je finis par me tirer d’affaire. Il m’en coûta trois napoléons : ce n’était vraiment pas cher. Une fois que j’eus dépassé les cosaques et repris la grand’route, j’étais sauvé. Je tombai dans un groupe d’officiers qui, sur le vu des ordres que je portais, me donnèrent un excellent cheval. À la nuit close, j’arrivai sur le champ de bataille.

Il s’agissait de trouver l’empereur. Je le demande aux premiers soldats que je rencontre ; ils me répondent qu’ils ne savent pas où il est. Apercevant quelques feux sur ma gauche, je me dirige de ce côté et passe près d’une batterie. Un canonnier me crie : Qui vive ? — Officier d’ordonnance. — Arrêtez-vous, vous allez à l’ennemi. — Ce n’est pourtant pas l’ennemi que je veux rencontrer, c’est l’empereur. Savez-vous où est