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signés : tout marchait de front. Tout en veillant à la propreté de la caserne et en ayant soin du réfectoire, je ne négligeais pas mon instruction, et les leçons d’écriture allaient leur train. Gouverneur en petit de la caserne, je tiens, me disais-je, mon bâton de maréchal ; je serai, sur mes vieux jours, le vétéran du quartier ; je ne me doutais pas que je n’étais alors qu’à la moitié de ma carrière : je n’avais encore cueilli que les roses.

Sur ces entrefaites, il m’arriva de la ligne une foule de grenadiers pour compléter nos régiments, et pour qu’on püt, en réformant les vieux grognards, former deux compagnies nouvelles.

Dès ce moment, l’empereur préparait son armée par de grandes manœuvres à la campagne qui ne devait pas tarder à s’ouvrir.

Le théâtre de ces grands mouvements était la plaine Saint-Denis. Il multipliait aussi les revues aux Tuileries, examinant tous les détails d’un œil sévère, se faisant tout montrer, tout expliquer, gourmandant les uns, complimentant les autres ; il se faisait ouvrir les fourgons d’ambulance et montait lui-même sur les roues, pour s’assurer qu’ils étaient bien remplis de charpie. C’étaient les dames de Paris qui faisaient cette charpie et les bandes.

L’activité régnait partout.

L’empereur hâtait ses préparatifs : de toutes parts