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— Eh bien, est-il lourd ? me dit Duroc.

— Mais, oui, général.

— Allons, tu es assez fort pour le porter, marche un peu.

Je fis un tour sur la terrasse : l’enfant continuait à arracher mes plumes et ne faisait guère attention à mon embarras, tandis que ses longues draperies me traînaient dans les jambes : j’avais une frayeur terrible de tomber, et que de joie pourtant à tenir dans mes bras un tel enfant.

Quand je le remis à la dame d’honneur, elle me remercia. Le maréchal me dit : — Tu viendras chez moi dans une heure, je te ferai appeler. J’y allai, et il me remit un bon pour acheter un beau plumet chez le fournisseur.

— Tu n’as que celui-ci ? dit-il.

— Oui, général,

— Eh bien, je vais te faire un bon pour deux, tu en auras un pour le dimanche.

Mes officiers, en me revoyant sans plumet, me demandèrent ce que j’en avais fait. C’est le roi de Rome qui me l’a pris, leur dis-je. Je leur fis mon histoire, et leur montrai le bon du maréchal Duroc.

— Heureux mortel ! me dirent-ils.

De pareils souvenirs ne s’oublient jamais’!

Le lendemain de ces fêtes, je repris mes pénibles travaux. Je poussai mes cinquante vélites et mes con-