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vaient de toutes les parties du monde, L’empereur leur donna en spectacle une revue de sa façon. Cent mille hommes de toutes armes furent réunis sur la place du Carrousel. Les régiments d’infanterie arrivaient par la rue de Rivoli et venaient se mettre en bataille sur cette belle place qui longe l’hôtel Cambacérès. L’infanterie de la garde était sur deux lignes devant les Tuileries, et pour débarrasser la place, on la fit mettre en colonnes serrées par divisions au fond de la cour des Tuileries.

À midi précis, l’empereur monte à cheval, passe sa garde en revue, revient se poster en face du cadran, et faisant appeler notre adjudant-major Belcour :

— As-tu, lui dit-il, un sous-officier qui soit assez fort pour répéter mon commandement ? Mouton ne peut répéter aujourd’hui.

— Oui, sire.

— A-t-il une forte voix ?

— Oui, sire.

— Amène-le, et qu’il répète mot pour mot après moi.

Alors M. Belcour s’approche de moi et me met au fait. Le général, le colonel, les chefs de bataillon m’entourent, me pressent de recommandations. — Ne vous trompez pas, me disent-ils, ne faites pas attention que c’est l’empereur qui vous commande ; ayez de l’aplomb.