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Marie-Louise était de première force au billard : elle y battait tous les hommes ; elle ne craignait pas de s’allonger sur le billard, quand il le fallait, pour donner son coup de queue, et cela de la façon la plus gracieuse ; souvent elle faisait applaudir son adresse.

Au mois de septembre 1810, il se fit de grands préparatifs pour aller à Fontainebleau : l’époque de la chasse arrivait, et le premier bataillon dont je faisais partie eut l’ordre de se mettre en route, pour faire le service de cette nouvelle résidence. La cour arriva avec les équipages de chasse, et le jour de l’ouverture, M. Belcour, notre adjudant-major, commanda douze sous-officiers et caporaux qui se rendirent dans la forêt aux endroits désignés. On nous plaça par quatre à des carrefours où se trouvait servi un repas sous une tente, pour le déjeûner des chasseurs.

Quand la chasse commença, Marie-Louise, la première, lança des faucons qui firent merveille. Elle les choisissait sur une espèce de cerceau porté par un garde, et autour duquel ils étaient posés. Aussitôt lâché, l’oiseau partait comme la foudre et rapportait sa victime à Marie-Louise. Cet exercice dura une heure, puis les calèches se rendirent au galop à un enclos rempli de lapins. L’empereur commença le feu. Sur son invitation, toute la suite se mit de la partie, et quand l’enclos fut couvert de victimes, il fit appeler les gardes et notre adjudant-major, et ordonna une distribution du gibier abattu. Nous mangeâmes du gibier tué par l’empereur.