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Après les fêtes, l’empereur partit avee Marie-Louise pour Compiègne, où ils séjournèrent jusqu’au 27. Ils allèrent de là visiter la Belgique et les départements du Nord. Le 1er juin ils étaient de retour à Paris. La ville leur offrit un bal et un souper. Je me trouvais de la fête, commandant un piquet de vingt hommes rangés autour de la table du festin, dans l’intérieur de l’Hôtel-de-Ville. La table formait un fer à cheval ; tout le service était en or, et le repas uniquement composé de viandes froides.

Le maître des cérémonies annonça le cortége : l’empereur parut, suivi de l’impératrice et de cinq têtes couronnées. Je fis présenter les armes, puis je reçus l’ordre de faire mettre l’arme au pied et de me placer devant mon peloton en face de l’empereur, qui occupait le milieu du fer à cheval, face à la porte d’entrée. Le premier il s’assit ; et sur un signe de sa main, tous les hôtes prirent place. Derrière chaque roi ou reine se tenaient trois valets de pied à un pas de distance. Il fallait voir avec quel ordre et quelle précision tout le service se faisait. Un convive s’essuyait-il la bouche avec sa serviette, vite elle disparaissait, et une main empressée en glissait une autre. Pas une parole ne s’échangeait. D’un signe de tête on acceptait ou on refusait. Il ne fut permis de rompre le silence que lorsque l’empereur eut adressé la parole à son voisin. Il faut avouer que si c’était imposant, ce n’était pas gai. Ce fut de même le souverain maître qui donna le signal