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çaise, tous avec le même costume : culotte courte, habit noir avec boutons d’acier découpés en diamants.

Le cortége impérial partit du château par le grand escalier du Louvre, et, après avoir traversé la grande galerie, arriva à la chapelle des Tuileries. Les femmes des grands dignitaires portaient la queue de la robe de la nouvelle impératrice, Tout le monde était debout dans le silence le plus religieux. Le cortège marchait lentement, escorté par tous les hauts dignitaires de la nouvelle cour. Dès qu’il eut défilé, le général Dorsenne nous réunit et nous conduisit à la chapelle, où nous vîmes toute la cérémonie. À droite de l’autel, l’empereur était à genoux sur un coussin brodé d’abeilles ; l’impératrice près de lui. Après avoir reçu la bénédiction et placé sa couronne sur la tête de son épouse, il se releva, se mit dans un fauteuil, et la messe commença. Pour comprendre l’effet d’une pareille cérémonie, il faut se rappeler la toute-puissance d’un empereur comme Napoléon, qui, après avoir tout fait plier sous son génie, avait forcé le pape d’assister à son mariage. La messe dite, le général nous fit signe de sortir et d’aller reprendre nos postes. Nous vîmes une seconde fois défiler le cortège. Qu’elle était belle Marie-Louise en costume impérial et le diadème sur la tête ! Comme le front de l’empereur rayonnait de joie ! Nous autres, au milieu de cette ivresse générale, nous pensions au deuil de la Malmaison et à la douleur de la pauvre délaissée. Elle resta, du moins, l’idole de tous les braves.