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rent à Paris pour le mariage religieux. Il fut célébré le 5 avril aux Tuileries. On ne peut se faire idée des préparatifs qui avaient été faits pour cette solennité. La chapelle nuptiale se trouvait aux Tuileries, dans le pavillon de Flore. On y arrivait par la grande galerie du bord de l’eau. Cette galerie avait été garnie, dans toute son immense longueur, d’un triple rang de banquettes à l’usage des dames ; les hommes formaient un quatrième rang par derrière. Cinquante sous-officiers décorés, pris dans les grenadiers de la garde, étaient placés de distance en distance dans de petites enceintes entourées d’une grille de fer. Nous étions commandés par le général Dorsenne. Lorsqu’il nous eut disposés de place en place, il prévint les dames tout autour de nous de nous considérer comme leurs chevaliers et de s’adresser à nous pour tous les rafraichissements dont elles auraient besoin. Chacun de nous avait, de cette manière, à s’oceuper de quarante-huit dames environ. Dans l’épaisseur du mur, on avait pratiqué de grandes niches ; c’est là que nous trouvions de quoi satisfaire à toutes les demandes. Quant aux costumes, toutes les dames étaient en robes décolletées, les bras nus, avec des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles, des diamants et des bijoux de toutes sortes. Que de choses on pouvait voir dans cette brillante réunion. Je puis dire que je n’avais jamais détaillé de si près toutes les belles dames de Paris. Quand je dis belles, j’en flatte au moins la moitié. Les hommes étaient habillés à la fran-