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Avec cent hommes on faisait les grandes manœuvres, comme si le régiment eût été complet. L’empereur vint un jour, nous fit former le carré, et après une manœuvre d’une heure manifesta son contentement. Il donna l’ordre d’exercer les sergents et caporaux à commander chacun à son tour. Quand vint le mien, je fus dans la joie de pouvoir montrer à mes supérieurs les progrès que j’avais faits, et j’eus le bonheur de faire ma pose sans faute.

Si l’empereur était satisfait de nous, nous ne l’étions pas autant de lui. Le bruit courait dans la garde qu’il divorçait avec l’impératrice pour prendre une princesse autrichienne en paiement des frais de la guerre et pour avoir un héritier de son trône.

On nous dit que le prince Berthier allait porter à Vienne le portrait de Napoléon et demander la main de l’Autrichienne et l’épouser par procuration. Le mariage eut lieu, en effet, le 14 mars 1810, et notre nouvelle impératrice se mit en route pour la France le 15. Toute sa famille la conduisit jusqu’à Saint-Polten, où elle lui fit ses adieux. Comme elle témoignait quelques regrets de l’abandon de son chien et de sa perruche, des ordres furent donnés de suite, et elle fut bien surprise, en arrivant à Saint-Cloud, de retrouver son oiseau et son chien favoris. La princesse arriva le 27 à Compiègne, où elle était attendue par l’empereur. De Compiègne, ils vinrent à Saint-Cloud, où nous les vîmes tout à l’aise ; puis de Saint-Cloud ils se rendi-