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rière nous. Nous arrivâmes ainsi à Versailles, et ne fîmes à pied que le reste de la route jusqu’à Courbevoie. La journée du lendemain fut consacrée à nous remonter en linge et en chaussures et à réparer nos effets. Le surlendemain, revue de l’empereur, et, en avant marche, comme si de rien n’était. Cette fois encore, Napoléon, comme à Limoges, nous fit une charmante galanterie. Tous les fiacres de Paris furent, par son ordre, mis en réquisition et nous transportèrent jusqu’à la Ferté-sous-Jouarre. Là, nous les échangeâmes contre les grosses charrettes de la Brie, ou de petites voitures basses attelées d’excellents chevaux qui nous menaient ventre à terre. Nous pouvions faire environ trente lieues par jour. Arrivés aux portes de Metz, il fallut rendre les honneurs à cette ville de guerre, mettre pied à terre et s’habiller en grande tenue. On défit les sacs pour changer de linge. Il se trouvait bien là dix mille curieux. Les dames, qui n’avaient jamais vu la garde de l’empereur, étaient en majorité. Il faisait un grand vent : toutes les chemises se mirent à voler en l’air. Le champ fut bientôt libre, et toutes les dames de crier à l’horreur en apercevant les plus beaux hommes de France ; mais le calme finit par se rétablir, et notre entrée fut magnifique. Nous partîmes de Metz pour ne plus nous arrêter ni jour ni nuit : nous étions conduits par la baguette des fées. Après de longs jours et des courses effrénées, nous arrivâmes à Ulm, qui avait été précédemment un des points de rassemble-