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vres et de munitions de toute espèce, et retirés dans ce réduit comme dans une citadelle. L’exécution ne fut pas longue : on les massacra et on les précipita, avec l’enfant maudit, par les lucarnes du clocher.

Je passerai très-rapidement sur les événements de la campagne d’Espagne, ne racontant que ceux auxquels la garde prit part pendant son très-court séjour dans le pays, puisque la campagne ne dura pas pour nous plus de six semaines.

Nous quittâmes Burgos, et à deux lieues en avant nous rencontrâmes le roi d’Espagne qui venait à la rencontre de l’empereur son frère, afin de rentrer avec lui à Madrid d’où il avait été expulsé.

Le 30 novembre 1808 eut lieu la bataille de Somo-Sierra, où l’ennemi, placé sur le haut d’une montagne, semblait ne pouvoir être délogé. Mais l’empereur n’hésita pas : il rassembla ses tirailleurs et les jeta, à gauche et à droite, sur les flancs de la montagne ; puis quand il les vit près d’aborder l’artillerie ennemie, il lança sur la grande route les lanciers polonais et les chasseurs à cheval de la garde. Toute cette cavalerie, partant au galop, balaya la route, mit en déroute l’armée espagnole, et, la poursuivant l’épée dans les reins, la força à reculer jusqu’à Madrid. Nous arrivâmes devant cette capitale, qui était disposée à une énergique résistance. Les moines avaient pris les armes et fanatisé la population. Néanmoins, criblé d’obus et de boulets, Madrid consentit à se rendre. Il paraît que cette capitulation