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l’empressement de tous, rien ne manqua à ce retour triomphal. Nous pûmes enfin prendre quelque repos à Courbevoie ; mais jamais nos loisirs n’étaient exempts de travail. L’empereur forma, pour notre instruction, des écoles régimentaires sous la direction de deux professeurs distingués de Paris. Je me livrai à l’étude avec ardeur et fis d’assez rapides progrès.

On créa aussi une école de natation près du pont de Neuilly. Je pris, pour ma part, peu de goût pour ce genre d’exercice. Aussi, quand l’empereur vint nous visiter et voir manœuvrer nos nageurs, comme il me demandait si je savais nager, je lui répondis négativement.

— Pourquoi ? dit-il.

— Sire, répliquai-je, je ne crains pas le feu, mais je crains l’eau.

— Ah ! tu ne crains pas le feu, dit l’empereur ; eh bien, je te dispense d’apprendre à nager.

Je compensais par mon zèle pour les théories et les manœuvres mon peu de disposition pour la natation. J’étais d’ailleurs à bonne école avec le général Harlay, qui nous commandait. Dans les intervalles que me laissaient mes études, j’allais faire la belle jambe à Paris. Cela dura jusqu’au mois d’octobre 1809.

À cette époque, l’empereur nous passa en revue et donna l’ordre de nous tenir prêts à partir sous peu. Effectivement, quelques jours après on nous dirigea sur Bayonne. Nous traversâmes le pont d’Irun, nous arri-