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ordinairement coupées à quelque distance du tronc et formaient échelle de bas en haut. L’un de nous s’aventura à grimper. Nouvelle découverte ! nouvelle surprise ! c’étaient des espèces de boîtes remplies de viandes salées ou de linge ou de provisions quelconques ; nous emportâmes quelques objets et nous rentrâmes au bivouac le cœur bien joyeux.

On devine que notre premier soin fut d’avertir nos chefs. Ils ne doutèrent pas que nous n’eussions découvert la cachette où les Polonais avaient enfoui les ressources du village. Aussi, dès le lendemain, deux lieutenants partirent avec cinquante hommes guidés par nous, et munis de bêches, de pioches, de tous les outils nécessaires. Nous parvînmes à retrouver notre chemin. On enleva les petits arbres. On détourna la terre, et l’on aperçut une espèce de cave de plus de cent pieds de long, pleine de farine, de riz, de jambon, de café, de toile, etc., etc. Il fallut près de vingt-quatre heures pour mettre tout à découvert.

Un des lieutenants nous quitta pour faire son rapport. Des traîneaux nous furent expédiés, et, peu à peu, notre capture fut transportée à Finkenstein. Combien nous nous régalâmes aux dépens des Polonais !

Cette aventure donna l’idée de fouiller tous les endroits où l’on pouvait supposer quelque cachette : on décarrela les maisons, on bouleversa les granges et les écuries. Presque partout les recherches furent couronnées de succès.