Page:Coignet - Aux Vieux de la vieille, 1853.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée
125

d’eux revint à trois reprises différentes apporter à l’empereur un étendard russe ; à la troisième l’empereur voulut le retenir, mais il s’élanca de nouveau et ne revint plus. Il resta sur le champ de bataille.

Les chasseurs ne valaient pas moins que les mamelucks. Cependant ils avaient à faire à trop forte partie. La garde impériale russe était composée d’hommes gigantesques et qui se battaient en déterminés. Notre cavalerie finit par être ramenée.

Alors l’empereur lâcha les chevaux noirs, c’est-à-dire les grenadiers à cheval, commandés par le maréchal Bessières. Ils passèrent à côté de nous comme l’éclair et fondirent sur l’ennemi. Pendant un quart d’heure ce fut une mêlée incroyable, et ce quart d’heure nous parut un siècle. Nous ne pouvions rien distinguer dans la fumée et la poussière. Nous avions peur de voir nos camarades sabrés à leur tour. Aussi, nous avancions lentement derrière eux, et s’ils eussent été battus c’était notre tour. La vieille garde et les grenadiers Oudinot étaient là pour frapper le dernier coup.

Mais la fumée et la poussière ne tardèrent pas à disparaître. De la garde impériale russe on ne voyait plus rien. Les uns étaient couchés sur le champ de bataille, les autres avaient disparu je ne sais par quelle issue et nos cavaliers revinrent triomphants se placer derrière l’empereur.

Nous continuâmes d’avancer, en tournant à droite jusque sur le revers du plateau qui s’abaisse vers les