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M. le maire, et, demain, je viendrai vous voir à midi si vous le permettez.

— Je t’attendrai, répondit-il, et je partis.

La foule accourut sur mon passage ; le voilà ce bon M. Coignet, il n’a pas perdu son temps, il a une belle croix. Le bon Dieu l’a récompensé des souffrances que sa belle-mère lui a fait endurer ! Ils m’entouraient et ne voulaient pas me laisser passer ; puis ils maudissaient mon père et sa femme à qui mieux mieux. C’était déchirant de les entendre.

Je fus reçu à bras ouverts chez M. Trémeau ; il me dit que mon couvert serait toujours mis à sa table et qu’il m’emmènerait chasser avec ses frères pour me désennuyer.

Le lendemain, nouvelle scène dans la maison paternelle. Je hasardai quelques reproches sur la mort de mon pauvre frère qui était revenu mourir à Druyes. Vous ne lui avez même pas donné l’hospitalité, dis-je à mon père ! Voilà encore une barbarie de votre femme ; et vous, homme faible, vous avez pu fermer la porte à votre fils aîné ! Il faudra cependant nous rendre compte ; vous savez que vous nous devez 3,000 francs.

Ma belle-mère, qui était au coin du feu, murmura : Comment ferions-nous pour vous donner cet argent ?

— Silence, lui criai-je ! Il n’est pas permis à une marâtre comme toi de se mêler de nos affaires : cela me regarde avec mon père. Si ce n’était par respect pour lui, je te ferais sauter la tête de dessus les épaules. Ah !