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étais véritablement confus. Quelle belle soirée pour moi !

Le lendemain, tous les décorés de la garde allèrent en voiture faire visite à M. de Lacépède, qui était grand chancelier. Mon lieutenant me présenta à lui comme le premier légionnaire. Il m’embrassa et me fit signer sur le grand livre, en me tenant la main et en la dirigeant, car je ne savais pas écrire ! J’allai aussi voir le général Hulin, à qui, l’on se rappelle, j’avais été recommandé ; il me reçut avec affabilité et me fit cadeau d’une pièce de ruban de la Légion-d’Honneur.

Les visites d’apparat terminées, je songeai aux personnes que je pouvais connaître dans Paris. J’allai, entre autres, chez M. Lepreux, le frère de mon ancien colonel, qui était marchand près de la porte Saint-Denis, et là je fis emplette de nankin pour compléter mon habillement d’été. Rien de plus beau que cet habillement.

Quand nous étions sous les armes, en grande tenue, nous portions l’habit bleu à revers blancs, échancré sur le bas de la poitrine ; la veste de bazin blanc, la culotte et les guêtres de bazin blanc ; la boucle d’argent aux souliers et à la culotte ; la cravate double, blanche dessous et noire dessus, laissant apercevoir un petit liseré blanc vers le haut.

En petite tenue, nous avions le frac bleu, la veste de bazin blanc, la culotte de nankin et les bas de coton blanc uni.