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LE THRESOR DU SOÑET


IV



Le clair soleil par sa chaleur ardente
Fait destiller la neige d’un rocher :
Et je me sons en sentant approcher
Le doux rayon de ta flamme excellente.

Mon œil devient une source coulante
Et l’ame alors commande sur la chair,
Deliberant de jamais ne cercher
L’occasion à l’offence coulante.

Mais quant ce feu de moy s’en est allé,
Mon pauvre cœur demeure plus gelé
Qu’un jour d’hyver tout blanchissant de glace.

Revien, Seigneur, ne m’abandonne pas,
Si je te pers, las je voy mon trespas,
Car je ne vy qu’aux douceurs de ta grace.