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LE THRESOR DU SOÑET

sçavantes Dames, mais elle disoit que c’estoit savoir tout, que n’ignorer point les moyens de son salut. C’estoit là sa science, ses preceptes et maximes, les commandemens de Dieu, sa theorique cognoistre, et contempler la bonté, sagesse, et puissance divine : sa pratique, les œuvres de miséricorde : ses propos, et ses escrits, les louanges de Dieu. Si elle estoit en vie, et vouloit publier ses vers, nous ne doutons point qu’elle n’eust fait mesme chois que nous pour les dedier, et peut estre qu’assez loin d’icy elle eut choisi de l’œil du penser ceste illustre et si devotieuse Princesse enfermée dans son Usson, laquelle vivant et marchant encore sur la terre ne vit et ne hante qu’aux cieux, et que dans ceste Ville mesme de sa naissance elle n’eust eu garde d’oublier ceste venerable Dame eère de nos Prelatz et Gouverneurs, l’exemple et le vray miroir de toute dévotion et vertu. On lict dans les Actes des Apostres, que ces bonnes et devotes Dames, pour esmouvoir davantage et susciter le plus grand des Disciples à ramener en vie par ses prieres et par la vertu de Dieu, qui l’assistoit, la bonne et devote d’Orcas (de laquelle celle qui a fait ces vers fait mention en quelque lieu de ses escrits) luy monstroient les ouvrages qu’elle souloit faire. Nous en userons de mesmes, et vous viendrons