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en faisant deux ou trois pauses ; je le traînai, pour ainsi dire, jusques sur mon lit. Je lui donnai à boire et à manger, et l’avidité qu’il me témoigna d’abord, me fit penser qu’un extrême besoin pouvait bien être la cause de sa faiblesse. D’après cela je ne lui laissai prendre que ce que je crus absolument nécessaire pour lui rendre un peu de force. Il remarqua que je considérais les lambeaux tout couverts de sang qui composaient son habillement, et à travers lesquels paraissaient un grand nombre de plaies. Je vous en apprendrai la cause, me dit-il, mais laissez-moi prendre du repos ; je sens que j’en peux revenir. Ayant égard au desir qu’il me témoignait, je pris seulement une