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cet objet me paraissait extraordinaire, pour ne pas dire effrayant. Une longue barbe, une peau livide, qui dans toute la partie de la figure que cette barbe ne couvrait pas, semblait prête à laisser percer les os ; de longs cheveux noirs, gras et épars retombaient en partie sur un front jaune au-dessous duquel se perdaient des yeux éteints, qui avaient de la peine à soulever des paupières desséchées. Après le premier examen, je ne pus m’empêcher de reculer d’horreur. Il reprit d’une voix plus faible et plus sépulcrale encore : Ne crains rien, te dis-je, je ne suis pas un diable, mais… La voix expira, il sembla ne pouvoir pas en dire davantage, et ses yeux fixés sur moi, n’avaient au-