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dans ma tête, je ne pus m’empêcher de doubler le pas. Je me remis cependant dès que j’eus de la lumière et du feu. Il y avait dans le panier de quoi me nourrir plusieurs jours, et je me mis sur-le-champ à en profiter.

La même crainte qui m’avait empêché de sortir me retint encore tant que mes provisions durèrent. Ce n’est pas que je fusse bien tranquille en ne sortant pas : ces cris, ces plaintes, tous les sujets d’effroi que j’avais eus depuis huit jours, revenaient sans cesse à ma mémoire, et quelquefois produisaient le même effet qu’au moment même où j’en avais été effrayé ; mais j’éprouvais cette incertitude que cause toujours un danger incertain, et je restais à