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que les gendarmes m’eurent saisi, l’intérêt que j’avais paru inspirer se changea en curiosité, et plusieurs me suivirent comme la populace suit un criminel. De mon côté je ne pensai pas à rien dire pour ma défense ; je le regardai comme inutile ? on n’avait pas oublié que j’étais proscrit, et c’en était assez pour assurer la perte de ma liberté.

On me conduisit d’abord à la maison d’arrêt du village, et là on décida que je serais mené à Colmar. Voilà donc, me disais-je à moi-même, le fruit de huit mois de privations et d’ennui. Je pensai en même tems que c’était pour le père de Georges que je m’étais sacrifié, et cette idée en m’éle-