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beaucoup d’incertitudes m’avait supplié de ne pas le quitter ; je n’osais pas prendre une résolution par moi-même, il semblait que ses desirs m’étaient devenus sacrés. Je ne pouvais cependant rien faire pour lui, que de chercher à le consoler ; tâche si difficile à remplir auprès d’un mourant qui ne trouve pas en lui-même l’appui de cette consolation ; et avec cet infortuné je ne pouvais pas même invoquer cette douce résignation qu’inspire une conscience pure, et qui seule peut faire surmonter à la nature l’horreur de nos derniers momens.

Je ne saurais peindre ce que j’éprouvai pendant cette nuit terrible ; j’avais été plusieurs fois sur le point de périr moi-même bien