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crainte de la mort perçait dans tout ce qui échappait au malade. Ce malheureux qui, le soir même, parlait si froidement de détruire, tremblait à l’idée de sa destruction.

La nuit s’approchait, et à mesure que le jour baissait, je voyais ses terreurs s’augmenter. Les évanouissemens étaient toujours fréquens, et chaque fois qu’il sentait l’affaiblissement qui les prècédait, il m’appelait, me tendait la main, me disait de ne pas l’abandonner. Et quand il reprenait un peu de force, il me questionnait avec inquiétude sur son état ; il m’engageait à lui tâter le pouls ; quelquefois il faisait un effort pour me montrer du courage, et il lui échappait quelques témoi-