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à ses maux ; et il me semblait que c’était m’exposer en pure perte. Après un combat assez long entre la prudence et l’humanité, celle-ci l’emporta ; je dis au maître d’école que j’allais chercher du secours à Orschweiler.

Cette résolution, qu’il venait de solliciter, lui causa le plus grand effroi : Quoi ! vous m’abandonnez, me dit-il, d’une voix à demi-éteinte ! Ah ! ne me laissez pas seul… Ces ruines sont affreuses… Un moment après il me priait de courir au village, et puis me suppliait bien vîte de rester dès que je faisais le moindre mouvement pour m’en aller. Je ne savais à quoi me résoudre ; à la pitié m’arrêta, et le même sentiment semblait m’engager à partir. La