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à-tour, et souvent ensemble, à mes tourmens.

En vain je fis des efforts pour me lever, je fus longtems sans pouvoir même me traîner à quelques pas ; bientôt ne pouvant résister au besoin que j’éprouvais, je me jetai sur le cadavre de l’animal que j’avais tué ; et sans autre ressource que mes dents et mes ongles, je parvins à déchirer sa peau, à sucer son sang tant qu’il lui en resta une goutte, et à me nourrir de sa chair, qui finit par devenir infecte.

Je ne sais combien de tems j’ai supporté cette horrible existence ; je ne sais pas comment j’ai pu y résister ; mais, enfin, mes blessures semblèrent se cicatriser d’elles-mêmes, la force de mon tempé-