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tables. Enfin la révolution arriva ; et quoiqu’elle ne me plût pas dans tous ses effets, je ne l’embrassai pas avec moins de chaleur, parce que j’y apercevais un renversement dans les idées qui me convenait déjà beaucoup ; d’ailleurs je me regardais comme en guerre avec la société, et tout ce qui pouvait la renverser ou au moins la faire changer de face, devait m’être aussi agréable.

Je m’enivrai comme tous les révolutionnaires, non pas de l’amour de ma liberté, et je fus bientôt assez de bonne foi avec moi-même, pour sentir que chacun ne pouvait jouir de la sienne comme nous le desirions qu’aux dépens de celle des autres, et qu’au fond ce n’était autre chose