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quittai sans savoir où je tournerais mes pas, n’osant pas même me confier à mes domestiques que je craignais de trouver disposés à servir mes ennemis plutôt que leur maître.

Je pensai d’abord à me réfugier dans les montagnes, et à m’y cacher jusqu’à ce que l’orage fût calmé, ou que je pusse trouver les moyens de passer la frontière ; ce que je ne pouvais pas faire sans un guide, ou du moins sans les conseils de quelqu’un plus habitué que moi à courir le pays, et qui connût les chemins les plus détournés, ou qui étaient gardés avec moins de surveillance.

Dix ans avant la révolution, j’avais marié, à un habitant du