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qui semblait faite pour être l’asile des brigands, ou des monstres ennemis des humains, et qui a dû devenir celle d’un honnête homme, pendant ces jours de deuil où les brigands n’avaient plus besoin de se cacher. Venez sur ce tertre d’où l’on découvre l’Alsace et la Souabe, et où l’œil n’est arrêté que par les montagnes qui encadrent un des plus magnifiques tableaux de l’univers ; vous en sentirez mieux la cruelle situation de celui qui peut voir sans cesse une si belle terre, et qui sait qu’il ne peut plus la fouler, sous peine de la vie. » Cette réflexion m’arracha un profond soupir. Je suivis tristement le vieillard. Il me fit asseoir à sa droite ; les deux