Page:Coiffier de Moret - Les enfans des Vosges, tome 1, 1808.pdf/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
(171)

passa sur ma tête, et soit douleur, soit effroi, peut-être ces deux sentimens ensemble, je roulai de nouveau jusqu’en bas, où je restai sans connaissance.

Je ne revins à moi que pour éprouver mille maux ensemble. Ma première réflexion fut que j’étais perdu sans ressources. Le plus entier découragement s’empara de moi ; je me rappelai la résignation avec laquelle j’avais attendu la mort quelques heures auparavant : je fus surpris, et presque humilié de ne plus avoir la même fermeté. Mourir de la main de ses semblables serait-il donc moins affreux que de n’en avoir aucun pour témoin de ses derniers momens ? L’abandon où