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vait crié : Il te suffit d’interroger ton cœur.

Une lumière vacillante et peu vive se réfléchissait sur des murs brunis par le tems, ou sur des pierres éparses çà et là sur une terre noire et humide ; tout offrait à mes regards l’image de la destruction, des siècles semblaient peser sur moi, et l’idée d’un immense avenir pouvait seule tirer mon âme de son affaissement. Vous l’avez sans doute éprouvé quelquefois, c’est au milieu des tombeaux et des ruines qu’on sent mieux le besoin de l’immortalité.

Je passai le reste de la nuit dans cette disposition ; j’étais trop fortement occupé pour qu’elle me