Page:Coeur-Brûlant - Les Cousines de la colonelle, 1911.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
LES COUSINES DE LA COLONELLE


Julia. Le domestique, qui ne les quittait pas, le cérémonial, sans prétention cependant, mais qu’elle sentait peser un peu sur elle, la gênait.

Aussi ce fut avec bonheur qu’elle se retrouva dans le petit boudoir, dont elle avait déjà pris possession avant le dîner, et qu’elle entendit Gaston lui dire de sa voix musicale : « Maintenant nous sommes seuls, je t’aime ! » et que leurs lèvres se rejoignirent dans un long baiser ; avec bonheur qu’elle écouta, qu’elle murmura ces mots charmants pour ceux qui les connaissent, ces riens délicieux qui sont des mondes.

Ce soir-là, les gens qui passaient rue de Courcelles purent se dire :

— Saluez ! c’est l’amour qui passe. Alleluia ! vive l’amour !

Leur liaison avait été si rapidement établie que, malgré les liens existants, il y avait bien des feuillets du livre intime qu’on n’avait pas encore lus. Et c’est si bon cette expansion de deux êtres qui s’adorent et qui versent avec délices dans le cœur l’un de l’autre l’expression de leurs impressions mutuelles !