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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Dorothée, en quelques secondes, eut métamorphosé la toilette de la jeune femme. Elle ouvrit les malles et en sortit une robe de lainage blanc, que d’ordinaire Julia ne mettait que pour les soirées ; aussi fut-elle un peu étonnée de voir sa camériste se disposer à l’en revêtir.

Cependant elle était trop femme, trop fine, pour laisser comprendre à sa femme de chambre que cette toilette parée, faite pour dîner en tête à tête avec Gaston, l’étonnait. Puis elle sentait autour d’elle s’exhaler le parfum d’une existence dont les habitudes lui étaient peu familières ; elle se laissa donc relever les cheveux d’une façon plus élégante.

Dorothée avait coupé quelques roses dans les jardinières, dont le salon était garni ; elle les piqua dans les nattes de la coiffure, au corsage de la robe blanche, donna aux bouffants de la jupe ce je ne sais quoi qui fait qu’on est bien ou mal habillée, l’aspergea d’une eau de senteur délicieuse, et, après lui avoir offert son mouchoir et son éventail, lui demanda :