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LES COUSINES DE LA COLONELLE


avec son beau-frère, elle avait repris le train de Paris, accompagnée par Coralie.

Mme Briquart voulut savoir ce qui s’était passé entre Georges et la fugitive.

— Mon Dieu ! ma tante, que voulez-vous que je vous dise ? répondit celui-ci ; dans le fond de mon cœur, je suis plus un admirateur de sa façon de faire qu’un censeur.

— N’étaient le monde et ses préjugés, dont je n’ai pas le courage de m’affranchir, je l’avouerais hautement ; seulement, à cause de plusieurs considérations, j’ai dû réprimer l’élan de ma main et répondre à cette loyale petite sœur, quand elle est venue tout me conter, en me demandant si elle devait cesser de nous voir désormais : « Nous vous aimons trop pour vous bannir de notre présence, mais nous ne pouvons plus vous recevoir de la même façon. Voilà ce qui sera : vous viendrez ; mais nous ne vous enverrons point d’invitations officielles, et Florentine n’ira jamais chez vous, tant que ce chez vous sera seulement celui du vicomte Saski ; à part cela, ma chère amie, vous pouvez compter sur nous comme par le passé. »