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LES COUSINES DE LA COLONELLE


que dans deux heures je revienne près d’elle, afin de l’accompagner jusqu’à la voiture, ce qui évitera les commentaires des domestiques.

— Vous retournerez à l’heure indiquée, Dorothée, et moi je serai dans le coupé quelques numéros plus loin… « Ah ! ma Julia chérie ! » murmura-t-il en rentrant dans son appartement.

Au même moment, Julia, agenouillée devant sa cousine, lui prenait les deux mains fiévreusement en lui disant :

— Je vous aime, vous qui m’avez servi de mère, et si de longtemps nous ne devons plus nous revoir, croyez toujours que mon cœur est près de vous.

Mme Briquart comprit que l’heure décisive approchait. Très émue, elle saisit la tête de la jeune fille dans ses mains, la couvrit de baisers, et, brusquement, rentra dans son appartement. Pendant assez longtemps on l’entendit pleurer, puis elle sortit, et partit pour les Charmettes, où elle apprit que la veille, Julia s’était montrée on ne peut plus affectueuse pour sa sœur, ensuite qu’après avoir causé longtemps