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LES COUSINES DE LA COLONELLE


— Tu dis ? murmura-t-elle.

— Je dis que je vous présente à cette heure, non le vicomte de Saski, mon fiancé, mais Gaston Saski, mon amant !

La foudre fût tombée aux pieds de la colonelle qu’elle n’eut pas été plus saisie.

— C’est impossible ! murmura-t-elle.

— Madame, intervint le vicomte, en s’avançant à son tour, je vous donne ma parole de gentilhomme que Julia est ma femme dans mon cœur et devant Dieu, et qu’aussitôt les rigueurs de ma tante apaisées, notre position sera régularisée.

— Vous n’espérez cependant pas que ma maison, ma respectabilité abritera vos amours illicites ?

— Nous ne vous demandons que de nous conserver au fond du cœur toute votre affection.

— Je voudrais qu’il en fût autrement, le pourrais-je ? murmura-t-elle. Que comptez-vous faire à cette heure ?

— Attendre quelques jours, pour prendre mes dispositions, afin de créer à Julia, autant que possible me sera, une existence