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LES COUSINES DE LA COLONELLE


tante veut qu’on attende sa fin prochaine, on l’attendra.

— Sans être unis !

— Cela non. Bien l’un à l’autre toujours ; seulement nous ne ferons consacrer notre union que lorsque les circonstances le permettront.

Julia, en parlant ainsi, était illuminée par un tel rayon d’amour, son regard était si franc, son élan si vif, que, malgré l’étrangeté de ses paroles, elle n’inspirait qu’un sentiment de respect.

— Ah ! ma bien-aimée ! et ton honneur, et la position fausse que te donnera cette situation irrégulière, y as-tu songé ?

— Laisse donc, toute médaille a son revers ; il sera bien plus grand si, possédant la considération des indifférents, nous souffrons d’une atroce gêne au logis ; si toi, habitué à une large existence, tu dois restreindre toutes tes dépenses. Crois-moi, nous élèverons notre esprit au-dessus de ces mesquines questions de vanité, et nous ne demanderons à la vie que le bonheur auquel notre amour a droit.

— Et ta cousine Mme Briquart ?