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LES COUSINES DE LA COLONELLE


regards, pour la lui envoyer, et lui ne répondit pas à l’élan de cette muette tendresse par une expression moins nettement affectueuse.

— Non ! répondit le vicomte, j’espérais à mon retour venir vous dire : « Madame, j’adore votre jeune cousine ; mon plus vif désir est d’en faire ma compagne, et je veux lui assurer l’existence qu’elle mérite » ; tandis que si je n’ai rien à modifier à la première partie de mon programme, la seconde est bien changée : ma tante me maudira si je me marie avant sa mort et cette malédiction réduira dès maintenant ma position au strict nécessaire. Telle qu’elle est, je l’offre à Mlle Julia ; c’est à elle de décider si elle veut, malgré tout, me confier le soin de la rendre heureuse.

— Julia, tu entends le vicomte, qu’as-tu à dire ?

— Ma cousine, j’ai une demande à vous adresser : celle de me laisser un moment causer seule avec monsieur ; je sais bien que les usages s’y opposent, mais vous êtes si indulgente !