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LES COUSINES DE LA COLONELLE

Dès son retour, il déposa sa carte chez Mme Briquart, moyen ingénieux de dire à Julia :

« Je suis là, où puis-je vous voir ? »

La réponse ne se fit pas attendre :

« Chez ma cousine, demain à deux heures. »

Ces quelques mots étonnèrent un peu le vicomte, puis il pensa que Mlle Julia avait trouvé un moyen d’échapper à son mentor, à moins, se dit-il, qu’elle n’ait dès aujourd’hui l’intention que je brûle mes vaisseaux. Au petit bonheur ! Ce que je dois, je le ferai ; si elle l’exige, je confesserai la situation et nous verrons.

Julia n’était point seule, en effet, lorsqu’il arriva, et la colonelle ne lui parut que très gracieuse ; elle avança amicalement vers lui sa mignonne vieille main et demanda :

— Eh bien, cher voyageur, nous revenez-vous heureux et content ?

— Julia a parlé, se dit le vicomte ; tant mieux, la moitié de la besogne est faite ; a-t-elle tout dit ? J’en doute.

La jeune fille avait mis son âme dans ses